Tuesday 17 March 2009

Avortement d'une fillette violée au Brésil

Avortement d'une fillette violée au Brésil: le cardinal Ouellet critique la décision d'excommunier les médecins et la mère

Marc Allard
Le Soleil


(Québec) Le cardinal Ouellet a déploré hier la décision d'un archevêque brésilien d'excommunier la mère et les médecins d'une fillette de neuf ans qui a subi un avortement après avoir été violée par son beau-père.

Dans une lettre envoyée hier aux médias, l'archevêque de Québec et primat du Canada estime que l'archevêque de Recife, ville du nord-est du Brésil où vivent la fillette et sa famille, n'aurait pas dû sanctionner ceux qui l'ont aidée à se faire avorter. «Je comprends les sentiments d'incompréhension, d'indignation et de révolte qu'ont éprouvés beaucoup de gens, et les femmes en particulier, à la nouvelle de la mesure d'excommunication qui frappait les personnes impliquées, écrit-il. J'éprouve une grande tristesse en pensant au cas extrême de cette fillette qui aurait dû être traité d'une façon plus humaine et plus évangélique.» 

Mgr Ouellet cite les propos de l'archevêque Rino Fisichella, président de l'Académie pontificale pour la vie, qui a estimé que les médecins ne méritaient pas l'excommunication car leur intention était de sauver la fillette, dont la vie était menacée selon eux par la poursuite de sa grossesse.

«Avant de penser à une excommunication, il était nécessaire et urgent de sauvegarder la vie innocente de la fillette pour la ramener à un niveau d'humanité dont nous, hommes d'Église, devrions être les experts et les maîtres», écrit Mgr Fisichella dans le journal du Vatican Osservatore Romano. 


Le cardinal Ouellet souligne aussi les «circonstances extrêmes» entourant l'avortement de la jeune fille et préconise «une attitude de respect et de miséricorde à l'égard des personnes impliquées». 

En session intensive à Rome, Mgr Marc Ouellet n'était pas disponible pour commenter sa lettre, hier. Mais la directrice des communications de l'Église catholique de Québec, Isabelle Théberge, assure que le cardinal aurait souhaité que l'archevêque n'excommunie pas les médecins et la mère de la fillette et fasse preuve de plus de compassion. 

«C'est le sens de sa lettre, dit-elle. [...] Le premier rôle de l'Église, c'est d'accueillir les gens dans leur souffrance, dans leur douleur, et c'est ce qu'on considère qui n'a pas été fait.» 

Selon le droit canonique, l'avortement amène automatiquement l'excommunication, sauf dans certains cas comme celui de la fillette, où il y a «des craintes graves» pour la vie, précise Mme Théberge.

http://www.cyberpresse.ca/le-soleil/actualites/societe/200903/16/01-837143-avortement-dune-fillette-violee-au-bresil-le-cardinal-ouellet-critique-la-decision-dexcommunier-les-medecins-et-la-mere.php

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